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5 avril 2009 7 05 /04 /avril /2009 21:36

Ceci est un bref compte-rendu de la manifestation d'hier... l'analyse politique, les grincements de dents et notre bilan pour ce contre-sommet viendront par la suite.

 

 

 

 

 


En route vers l'Ile Mystérieuse



Le Réseau No Pasaran, après discussion hier au Village Anti-OTAN avec les autres organisations libertaires présentes, décide d'accepter le principe d'un cortège libertaire avec Alternative Libertaire et le Fédération Anarchiste. Nous participons donc à la manifestation de l'après-midi alors que de nombreux blocages ont eu lieu le matin même, perturbant significativement les déplacements de certaines délégations.


La manifestation de l'après-midi ne nous a jamais inspiré un optimisme débordant quant à sa portée, sa lisibilité et sa visibilité politique. A vrai dire, le tracé annoncé à peine deux jours auparavant par la Préfecture n'avait rien à voir avec celui proposé par la Collectif Anti-OTAN. En gros, on nous cantonne à la frontière allemande, sur une île reliée par trois ponts, à déambuler au beau milieu d'une zone industrielle sinistre, le tout avec, comme c'est devenu une habitude depuis le début de la semaine, un dispositif militaro-policier débordant.

Les propositions de « détournement de cortège » ou même d'actions visant à perturber le dispositif policier nous ont paru plutôt ahurissantes, vu le nombre de keufs au mètre carré qui se massaient déjà la veille aux abords du trajet de la manif.


Quoique...

Photo Daniel


Avant d'arriver sur l'île, nous croisons un certain nombre de personnes blessées, avant le Pont Vauban dont l'accès est ouvert. Les capsules lacrymogènes jonchent le sol. Des petits agités harcèlent les keufs avec force caillasses pour le plus grand plaisir des caméramans et des photographes agglutinés tout autour. La situation, finalement, pourrait être plus chaotiques... mais par la suite, nous n'allons pas être déçus.


Le jeu du chat et de la souris (avec un surplus de chats tout de même)


La manifestation doit rejoindre une espèce de grande esplanade grossièrement gravillonnée, cerclée de stands de merguez, avec une scène pour les prises de parole et du rock allemand probablement anticapitaliste. Bref, une curieuse ambiance Fête de l'Huma pour drapeaux arc-en-ciel, avec un nombre impressionnant de personnes lookées en noir-capuche-casquette-foulard. C'est pendant ce temps-là que crament l'Hôtel Ibis et le vieux poste de douane, images qui seront diffusées jusqu'à la nausée sur toutes les chaînes françaises. Des capsules de lacrymo, envoyées par paquet de 5, retombent sur l'esplanade, avant un gazage massif et désordonné. Sur scène, les socio-démocrates de tous pays déblatèrent d'insignifiantes banalités alors que les manifestants se massent à l'opposé, histoire de partir en manif avant que ça ne parte en couille.


Un bien beau bordel...

Photo Article 11



La « manif » s'ébranle, si tant est qu'on peut appeler ainsi l'avancée brouillonne, entre deux murs de keufs, d'une foule carrément stressée, sous les vroum-vroum des hélicos de la police, sur une île glauquissime alors que les camarades allemands, massés à la frontière, se prennent aussi moult gaz et cannonage de flotte dans la gueule sans jamais pouvoir nous rejoindre.

Toutefois, le cortège libertaire se tient et rassemble ses quelques 200 personnes, jusqu'au moment où nous nous retrouvons bloqués dans une ruelle sinistre avec des flics à l'avant et des gendarmes mobiles à l'arrière, gazant alternativement ou simultanément, en fonction des mouvements de foule. Que tu aie chaussé ta plus belle cagoule ou bien que tu défiles multicolore pour la paix et l'amitié entre les peuples, le tarif à ce moment-là est le même: le gaz poivre est élu saveur de l'OTAN. Et il y aura du rab.

Devant nous, les plus équipés s'en vont donner la réplique aux rangs de keufs et font voler cailloux et cocktails depuis la voie ferrée.


Photo Article 11



Ce n'est qu'un combat continuons le début!


Sous la pluie de gaz, il est devient urgent de ne pas se retrouver isolés dans cette île maudite, et la route sera longue. Nous croisons, en débandade, des flashballés aux hématomes sanglants, quelques abasourdis par les grenades assourdissantes et un grand nombre de personnes les bras en l'air demandant à ce que le carton cesse.


Une longue file s'étire alors, repasse le pont et est déviée vers le Village Anti-OTAN. Les regards sont un peu amers. Les conclusions sur cette après-midi de manifestation avortée seront à tirer par la suite, car au delà du sentiment d'abattement suite à cet épisode (qui fut relativement court...), il faut nous interroger sur la portée du contre-sommet dans son ensemble et sur les différents outils à notre disposition: les blocages, les manifestations, le Village et le Centre de Convergence.


A l'heure où j'écris ce texte, rien n'est encore tout à fait fini, les harcèlements policiers font encore rage aux abords du Village et la ville de Strasbourg va mettre quelques jours à se vider de l'occupation militaro-policière dont elle fait l'objet. Pour plus d'infos: le site AntiRepression Strasbourg ainsi que l'Indymedia des Deux Rives


Belle de Fontenay pour le SCALP-REFLEX


A noter, le très bon récit effectué par les copains d'Article 11, dont j'ai honteusement pompé une partie des photos ici même.


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