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3 avril 2010 6 03 /04 /avril /2010 22:35

Salut à vous !

Mercredi 14 Avril à partir de 19h30, à la Rôtisserie 4, rue Sainte-Marthe, Paris Xe - M° Belleville, se fera un restaurant de soutien au scalp-reflex, le groupe antifasciste et libertaire parisien du réseau No Pasaran. Venez nombreux et nombreuses !

 

Bouffons du richeBouffons du riche

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3 avril 2010 6 03 /04 /avril /2010 22:34


La manifestation antifasciste organisée samedi 27 mars à Chauny dans l’Aisne a rassemblé plus de 400 personnes. Cette manifestation tenait à affirmer que les rues de Chauny n’appartiennent pas aux fascistes, et à amorcer le point de départ de la nécessaire reconquête de ces rues par tous ceux qui ne tolèrent plus la présence violente, raciste et haineuse des nazillons locaux.

 


La situation à Chauny est représentative d’une situation que l’on constate à l’échelle du département, voir au-delà : poussée électoral du FN, éclosion de petits groupes ouvertement nazis, intimidations devenues ordinaires, agressions racistes répétées…  

Rien qui ne soit vraiment très surprenant, à l’heure où l’Etat répand plus que jamais un discours ouvertement raciste et xénophobe, apte à dévier une partie de la population des problèmes profonds posés par le capitalisme.

Rien qui ne soit vraiment surprenant, non plus, puisque l’extrême droite s’alimentent des conséquences du capitalisme pour rassembler autour de ces obsessions réactionnaires et haineuses.

 

Chômage, précarité, misère, mise en concurrence, exclusion, Chauny connaît particulièrement bien ce que produit de mieux le capitalisme, et la fermeture de l’usine Nexans et le licenciement de ses 220 travailleurs en est le plus récent stigmate.

 

Que ce soit à travers certains slogans entendus  (« Derrière la fascisme se cache le capital, la lutte antifasciste est internationale !», « français, immigrés, même patron même combat ! »…) ou dans le choix du parcours, qui longeait l’usine Nexans, cette manifestation clarifia bien ces liens étroits entre le capitalisme et le fascisme et la nécessité de lutter contre ces deux systèmes, message politique porté inlassablement par l’antifascisme radical.

 

Avant cette manifestation, des habitants de Chauny avaient déjà réagi et exprimé leur refus de laisser leur ville aux mains des fascistes : en vain. L’association AJIR, par exemple, a interpellé la mairie, la préfecture, le ministère de l’intérieur et de la justice, des députés, ou encore le conseil général mais rien n’a été fait (1). Quand certains habitants choisissent de porter plainte contre leurs agresseurs, rien n’ait fait non plus (2).

Et quand les habitants tentent de s’opposer eux-même aux fascistes, les condamnations sont lourdes, presque toujours dans le même sens. Et les médias évoquent, quand ils en parlent, d’« affrontements entre bandes rivales » (3), renvoyant dos à dos habitants et fachos.

Les néo-nazis peuvent même  tranquillement parader dans Chauny pour une manifestation xénophobe, escortés par les gendarmes, sans craindre d’arrestations (4)

 

C’est dans ce contexte particulièrement sombre que des individus, habitant à Chauny, ont décidé d’organiser une manifestation, comme point de départ à la résistance antifasciste. Celle-ci, il faut le souligner, n’est pas une contre-manifestation mais bien à l’initiative des antifascistes, et permit l’apparition pour l’occasion d’un collectif antifasciste axonais, composé d'individus et de militants issus de différentes organisations.

 

Lorsque la manifestation fut annoncée, c’est à qui, entre les flics et la presse locale, atténueraient le plus l’aspect politique de l’évènement, en se focalisant sur la dangerosité supposée des manifestants, pour détourner totalement l’attention du message qu'elle portait.

La palme revient au lieutenant Claude Rénier, qui à propos de la manifestation, déclara la veille aux commerçants : « Si vous vous posez la question de fermer ou pas, si vous baissez le rideau ce serait donner raison aux manifestants » (5)

 

Mais malgré ce discours, chargé de diviser antifascistes et habitants, plus de 400 personnes s’y sont joints. Dans le cortège s’observait autant de militants antifascistes (provenant de diverses organisations locales ou extérieures) que d’habitants de Chauny ou des environs, confrontés quotidiennement aux fascistes, parmi lesquels les jeunes collégiens et lycéens étaient très bien représentés.

 

La manifestation a donc été un succès de par son ampleur inattendue (les organisateurs comptaient à la base sur 200 manifestants), mais aussi - et surtout - par les perspectives qu’elle ouvre : cette rencontre entre manifestants organisés et non-organisés, entre habitants de l’Aisne et d’ailleurs, était le point de départ indispensable pour donner l’envie aux habitants de Chauny d’organiser localement la résistance face au fascisme et à ses causes.

 

A Chauny comme ailleurs : le fascisme ne passera pas !

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18 février 2010 4 18 /02 /février /2010 13:41
On vous invite a un APÉRO-SCALP lundi 22 février à partir de 19hà  la Rôtisserie 4, rue Sainte-Marthe, Paris Xe - M° Belleville, pour discuter, boire et manger autour de la sortie du nouveau No Pasaran.

Apéroscalp 22.02.10

LE JOURNAL NO PASARAN

Une information libre doit être portée par des personnes n’ayant aucune dépendance vis-à-vis des pouvoirs en place. Si  les sirènes du spectacle font œuvre de diversion, une partie croissante de la population cherche de plus en plus de sens à l’action politique en souhaitant être acteur et non plus spectateur. Parmi d’autres titres de la presse alternative, qui sont nos alliés et non pas nos concurrents, nous œuvrons pour une information qui traite des résistances et des alternatives menées à la base par les groupes et personnes qui souhaitent créer une nouvelle société qui lie la liberté et l’égalité, l’émancipation et la démocratie directe.

 Le Réseau No Pasaran est issu du mouvement antifasciste radical. Son analyse de la montée de l’extrême droite et des idéologies xénophobes, sécuritaires et autoritaires, et son expérience de lutte antifasciste l’ont amené à élargir son champ d’intervention.

 Le Réseau No Pasaran combat toutes les formes de domination : capitalisme, racisme, patriarcat, aliénation, apartheid social, répression… Il lie étroitement sa réflexion – sur le système dominant et sur l’élaboration d’alternatives – et ses revendications aux pratiques militantes rupturistes qu’il développe. S’il agit ici et maintenant, de manière radicale et contribue à élaborer des espaces de contre-pouvoir, il se place aussi dans une perspective révolutionnaire. Ni organisation partidaire, ni structure figée, le Réseau No Pasaran se compose de groupes et collectifs fédérés entre eux à travers l’hexagone. Il fonctionne sur un mode libertaire. Partie prenante de la lutte internationale contre le capitalisme et toutes les formes d’autorités, il développe échanges et actions avec des groupes de nombreux pays. Il s’inscrit dans un large mouvement d’émancipation politique, économique, social et culturel pour lequel résister c’est créer.



-- SCALP-Reflex, groupe parisien du Réseau No Pasaran! 21 ter rue Voltaire 75011 Paris --
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1 février 2010 1 01 /02 /février /2010 07:25
Fly-concert-copie-1.jpg

CONCERT DE SOUTIEN AU SCALP-REFLEX DIMANCHE 14 FÉVRIER
AU CICP (21ter, rue Voltaire 75011 Paris - M° Rue des Boulets ou Nation)

Projection d'une sélection de vidéos présentant des actions du Scalp des années 2006 à 2010)
Discussion autour des pratiques antifascistes et anticapitalistes radicales
Concert avec Toxic Waste - Les Skalopes - Stygmate

Les liens qui unissent l’extrême droite au système capitaliste et à l’Etat ont toujours été très forts, quasi-indissociables même : d’un côté, l’extrême droite s’alimente des conséquences des logiques d’exclusion, de mise en concurrence et d’exploitation engendrées par le capitalisme, de l’autre, les gouvernements qui se succèdent s’appuient sur les idées prônées par l’extrême droite pour mener une politique sécuritaire, répressive et xénophobe, politique à même de diviser ou de réprimer ceux qui contestent ce système.
Partant de ce constat et depuis leurs origines, les SCALP – Section Carrément Anti-Le Pen – mènent une lutte radicale face aux idéologies qui soutiennent la domination et l’oppression (fascisme, capitalisme, conservatisme, racisme, sexisme …) et face à la politique des gouvernements qui s’en inspirent. Cette lutte globale s’associe à la tentative d’élaboration - ou au soutien pour - des alternatives émancipatrices, et s’inscrit dans une perspective de révolution sociale et libertaire.
Comme l’ensemble des SCALP, le SCALP-REFLEX parisien a un fonctionnement totalement autonome. Ce concert de soutien permet donc au groupe de Paris de financer une partie de ses activités.

Scalp-Reflex - 21ter, rue Voltaire 75011 Paris
scalpreflex@samzidat.net - http://scalp-reflex.over-blog.com/
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20 janvier 2010 3 20 /01 /janvier /2010 10:07
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17 janvier 2010 7 17 /01 /janvier /2010 09:52


Extrait:

Vania pour mémoire

Le 16 novembre dernier, Ivan Khutorskoy a été assassiné par balles à l’entrée de chez lui. On le connaissait mieux dans la scène antifa radicale en Russie sous le pseudo de Vania Kostolom : il avait 26 ans et participait entre autres activités militantes à l’organisation et à la sécu des concerts antifas. Vania était un redskin du RASH, proche des Moscow Trojan Skinheads, connu pour ses positions antiautoritaires. Pour tous ses amis, il est clair que Vania a été assassiné par des néonazis : son nom, son adresse et sa photo circulaient sur les sites des fachos, et il avait déjà fait l’objet de trois tentatives de meurtres depuis 2005.
Vania était quelqu’un de bien, de chaleureux et d’ouvert, toujours prêt à filer un coup de main aux copains ; il est resté fidèle à ses convictions jusqu’au bout.

« Nous devons montrer par l’exemple aux plus jeunes que nous pouvons être actifs, même dans notre pays totalitaire. Ce que je voudrais faire… Nous n’avons pas nos salles de concerts. Je voudrais que nous décidions nous-mêmes des prix à pratiquer, que nous assurions notre propre sécurité, que nous invitions les groupes que nous avons envie d’écouter. Je voudrais que les gens qui sont actifs au sein des mouvements punk, hardcore, skinhead le restent. Et pas seulement comme c’est dans la réalité. Je voudrais que les gens réfléchissent au lieu de se contenter de copier, je voudrais qu’ils comprennent ce qu’ils font et pour quoi ils le font. Nous ne pouvons pas nous arrêter. »

(Interview du 29 septembre 2009)
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7 janvier 2010 4 07 /01 /janvier /2010 19:07
antifa

SOLIDARITÉ AVEC LES ANTIFASCISTES RUSSES !
Soirée de soutien organisée par le Scalp Paris
VENDREDI 15 JANVIER à 20h au CICP
 
Depuis le début de l’année 2008, la scène antifasciste russe s’est notablement renforcée : face à cela, les néonazis sont devenus plus violents, plus organisés, et beaucoup plus dangereux.
En deux ans, les menaces se sont multipliées à l’égard des antifas, et entre octobre 2008 et novembre 2009, quatre d’entre eux ont été assassinés à Moscou, en pleine rue ou en bas de chez eux.
Pour construire notre solidarité, retrouvons-nous autour de trois films qui témoignent de la réalité russe, afin d’échanger et de débattre.

Programmation (films en russe, sous-titrés en français) :
• Clip en mémoire de Vania Kostolom - 3 min.
• «Russia 88» (extraits) - 20 min.
• «Action vs. repression» (film de l'ABC russe) - 15 min.


SCALP-REFLEX - 21ter rue Voltaire 75011 Paris - scalpreflex@samizdat.net -
http://scalp-reflex.over-blog.com

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6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 08:52
Cela est un lieu commun : nous assistons, bien impuissants, à la casse des services publics, comme le montre les exemples de la Poste et de la SNCF. Cette logique de concurrence est en parfaite conformité avec l’évolution du capitalisme : nous devrions vivre dans une compétition permanente entre les êtres humains. Cette conception sociale transforme notre planète en d’immenses marchés où chacun, chacune doit être prêt(e) à s’enrichir individuellement dans le cadre de la « libre concurrence » !


Comme une lettre à la Poste


La Poste est le prochain service public qui devrait passer à la trappe : l’introduction de capitaux privés dans son capital est prévue pour janvier 2010. C’est le PS, alors au pouvoir dans les années 1980, qui a enclenché le processus, en séparant la poste des télécommunications. On voit où a conduit la privatisation du téléphone : aux suicides de certains salariés, sans doute victimes du « nouveau management ». « Plutôt que d’obéir à des procédures formelles et à des commandements hiérarchiques venant d’en haut, les salariés ont été amenés à se plier aux exigences de qualité et de délai imposés par le “ client ’’, érigé en source exclusive de contraintes incontournables.

 Dans tous les cas l’individualisation des performances et des gratifications a permis la mise en concurrence des salariés entre eux comme type normal de relation dans l’entreprise. (…) Les nouvelles formes de discipline de l’entreprise néolibérale s’opèrent à plus grande distance, de manière indirecte, antérieurement ou postérieurement à l’action productive. Le contrôle s’opère par l’enregistrement de résultats, par la traçabilité des différents moments de la production (ici l’informatique joue un très grand rôle, note du rédacteur), par une surveillance plus diffuse des comportements, des manières d’être, des modes de relation avec les autres, spécialement dans tous les lieux de production de services qui mettent en relation avec la clientèle et dans toutes les organisations où la mise en oeuvre du travail suppose la coopération et l’échange d’informations. »

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 Outre la dégradation des conditions de travail des salariés, le critère de rentabilité remet en cause l’égalité de l’offre des services sur l’ensemble du pays. Ainsi, lorsqu’une zone rurale n’est pas jugée suffisamment rentable par les opérateurs, les habitants ne peuvent bénéficier de l’ADSL ou du dégroupage total, comme dans les zones urbaines. De même, pour que la Poste soit le plus rentable possible, afin qu’elle puisse susciter l’intérêt des futurs actionnaires, l’envoi de colis est de plus en plus onéreux : si l’on souhaite que notre paquet ne mette pas des jours et des jours pour arriver à son destinataire, le guichetier nous propose de payer plus chers des services qui autrefois n’avaient pas lieu d’être, comme Chronopost, puisque tous les colis voyageaient à la même enseigne, sauf exception.

 On assiste à une réduction significative du nombre de bureaux de poste. Par exemple, en Indre et Loire, il y avait 164 bureaux ouverts toute la journée en 2004 ; il en reste 37 aujourd’hui. Quant aux « relais-postes-commerçants », ils sont passés de 11 à 28, mais ne remplissent pas les activités d’un bureau de poste. Ainsi, les files d’attente s’allongent et la vente de papeterie commence à prendre le pas sur l’expédition du courrier (ne parlons pas de l’évolution bancaire de ce service) ! La Poste a perdu nationalement 55 000 emplois depuis 2002. Elle compte actuellement 272 000 salariés.

Le réseau ferré n’a pas échapp é aux piranhas de la finance !

La SNCF quant à elle a été divisée en trois branches : Réseau Ferré de France (RFF) pour toutes les infrastructures, le service fret et enfin le service voyageurs. Au niveau de l’organisation, cette séparation en secteurs autonomes instaure des rapports vendeurs/acheteurs entre ces trois services, car RFF vend l’utilisation du réseau ferré. Cette séparation conduit également à ce que les différents services composant la SNCF ne puissent se compenser financièrement. Cela renforce la logique qui conduit à se débarrasser des « canards boîteux », en réduisant, voire en fermant, des services jugés moins ou non rentables.

 L’organisation s’en trouve alourdie sans que la qualité du service (Chiffres donnés lors de la réunion publique organisée à Tours le 9 septembre 2009 par le Comité 37 contre la privatisation de la Poste) rendu en soit améliorée, bien au contraire. Par exemple, le parc des locomotives a été divisé : une partie allant au service voyageur et l’autre aux marchandises. En cas de besoin, l’un des services doit demander à l’autre de lui prêter une machine (peut-être la lui loue-t-il, qui sait ?). Le service fret est déjà ouvert à la concurrence : depuis plusieurs années, ce service privilégie les trains complets, c’est-à-dire les trains ne comportant qu’un seul type de wagons ne transportant qu’une variété de marchandises, comme par exemple les céréales ou bien l’essence.

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L’intérêt est important : ce sont des trains qui traversent la France entière, voire même vont dans d’autres pays européens, sans être dételés. Ils n’ont plus besoin de passer par des gares de triages, raccourcissant ainsi leur temps de parcours et donc réduisant à la portion congrue ces dernières gares. Mais cela impose le développement des transports routiers qui sont plus à même de répondre aux besoins de la gestion à flux tendu que pratiquent les entreprises (tendre vers le zéro stock pour immobiliser le moins possible de capitaux). Dans ces conditions, le nombre de camions sur les routes ne va pas se réduire, à moins que la crise s’aggrave Enfin, les conditions de sécurité (dont la SNCF se glorifiait) ne sont plus respectées.

L’accident survenu ce printemps près d’Angoulême lors d’un passage d’un train de marchandises privé en est la démonstration. L’arrimage insuffisant des marchandises sur les wagons en a été la cause. Une partie des marchandises s’étant décalée, le chargement empiétait sur l’autre voie de circulation, entraînant une collision avec un train lui aussi de marchandises : une locomotive détruite et un cheminot blessé. On a frisé la catastrophe, car il aurait pu croiser un train de voyageurs et blesser gravement un grand nombre de personnes. Cette privatisation va aussi de pair avec la réduction du nombre de travailleurs, conduisant à une dégradation des conditions de travail, du matériel, de la sécurité et du service rendu aux usagers.

Le service voyageur, lui, va être privatisé d’ici quelques années. Dans l’immédiat, la SNCF développe les TGV et invente, quand il n’y a pas de lignes à grande vitesse prévues dans l’immédiat (comme sur la ligne Paris/ Toulouse) de nouveaux types de trains fondés sur le principe du TGV : les TEOZ (différence de tarifs sur un même trajet en fonction de la période de réservation qui est obligatoire). Le service TGV est l’un des plus rentables actuellement. Il y a tout lieu de penser qu’à terme, il sera privatisé. En tout cas, comme pour le service marchandise, le secteur voyageur sera ouvert à la concurrence : des compagnies privées pourront affréter des trains et les faire rouler sur les rails de RFF qui vendra ainsi des itinéraires (des sillons, en langage cheminot) aux différentes compagnies, dont la SNCF. Résultats des courses : de nombreuses lignes de chemin de fer et des gares seront fermées. Sur certaines lignes, il n’est déjà plus possible de voyager en dehors des TGV, ce qui augmente le coût du transport pour les voyageurs.

Rien ne les arrête !

La Poste et le train ne sont pas seuls concernés : ainsi, notre santé elle aussi doit devenir rentable et augmenter les bénéfices des mutuelles et assurances privées. On ne compte plus les fermetures d’hôpitaux de proximité au profit de grands complexes hospitaliers, le nombre de médicaments non remboursés, l’augmentation du forfait hospitalier… L’éducation est soumise au même régime : réduction du nombre d’enseignants, de personnels d’entretien et administratif. L’université connaît depuis plusieurs années des coupes franches dans ses budgets, conduisant à la dégradation de l’enseignement, à l’augmentation des frais d’inscription. Les réformes ont surtout pour objectif de la soumettre aux besoins du patronat lorsque le gouvernement favorise le financement des formations par des entreprises conduisant à la remise en cause des diplômes nationaux au profit de formations déterminées en fonction des besoins du patronat local : les fameux bassins d’emploi.

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La liste est encore longue. Bien évidemment, cette politique menée conjointement depuis une trentaine d’années par tous les gouvernement de droite comme de gôche a pour première finalité d’augmenter les profits des capitalistes, et en particulier des actionnaires. Le but est d’ouvrir au marché la plupart des activités humaines pour qu’elles deviennent « profitables », au sens capitaliste du terme. Dans ce contexte, chaque individu devient l’entrepreneur de sa vie, posté à l’affût de toutes les opportunités lui permettant de réaliser des profits (c’est la seconde finalité de cette politique). L’individu/entrepreneur « est un être doté d’un esprit commercial, à la recherche de toute occasion de profit qui se présente à lui et qu’il peut saisir grâce aux informations qu’il détient et que les autres n’ont pas. Il se définit uniquement par son intervention spécifique dans la circulation de biens. ».Loi du marché, concurrence entre les individus, compétition, combat sont des mots qui bornent cet univers. La planète devient un vaste ring de boxe où la raison du plus fort est un principe cardinal avec son cortège de domination, d’exploitation, de misère et de crise laissant sur le carreau les mauvais individus/entrepreneurs qui n’ont pas compris ou su prévoir les aléas boursiers.

Ruptures

 Pour rompre avec cette logique, ou plus clairement avec le capitalisme, nous devons au contraire lutter pour que la solidarité, l’égalité sociale soient des valeurs supplantant celles de la société bourgeoise. Oui, il faut défendre les services publics, mais en avançant des revendications fondées sur les valeurs que nous prônons. Il semble évident que ces dits services doivent tous être gratuits.

Cela n’est pas rentable, et alors ! Rentabilité signifie dans la bouche d’un capitaliste ce qui rapporte du profit ; autrement dit, ce qui engendre, renforce un partage inégalitaire des richesses. Ces services publics ne doivent pas non plus rester sous la coupe de l’État qui a montré qu’il était prêt à les brader aux actionnaires : en aucune façon, il n’a le souci de créer des conditions de travail dignes de ce nom et n’a que faire des besoins, en soi, des usagers. C’est toujours pour répondre aux exigences de la recherche de profits au bénéfice des capitalistes qu’il investit dans des infrastructures. Il perçoit les êtres humains que nous sommes uniquement comme de la force de travail vivante, qu’il faut conditionner pour en extraire toute la plus value possible ! C’est toujours l’État qui, en impulsant les politiques adéquates, en légiférant, en faisant usage de la force, impose la violence quotidienne du capitalisme pose que « chacun est seul responsable de son sort, la société ne lui doit rien, mais il doit en revanche faire constamment ses preuves pour mériter les conditions de son existence. (…)

Si l’enrichissement doit devenir la valeur suprême, c’est qu’il est regardé comme le motif le plus efficace pour pousser les travailleurs à accroître leurs efforts et leurs performances, de même que la propriété privée de leur logement ou de l’entreprise est regardée comme la condition de la responsabilité individuelle. »4 Pour que ces services publics nous soient enfin rendus, il importe de créer les conditions pour que ce soit à la fois les usagers et les travailleurs qui déterminent ensemble ce dont ils ont besoin et comment y répondre. Il importe de mettre en place des outils, des formes d’organisation permettant aux travailleurs de ces services et aux usagers de construire ensemble, et de manière autonome, de nouvelles organisations et de nouvelles finalités pour lesdits services.

Cette refonte des services publics passe inévitablement par une volonté d’en finir avec le capitalisme. Il devient urgent de se mettre en marche pour construire une autre société où les rapports sociaux soient au centre de son fonctionnement et non plus la recherche de profits ; où l’exploitation et la domination ne seront plus que des mots rencontrés dans des archives rangées dans des bibliothèques. Cela suppose d’en finir avec toute forme de hiérarchie sociale. On pourrait résumer le problème ainsi : comment s’organiser socialement pour que nous prenions nos affaires en mains ?

JC
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6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 08:37
Article paru dans No Pasaran # 76

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« L’école est une prison », clame Catherine Baker*. Ces mots peuvent prêter à sourire. Pourtant, il s’agit bien d’une privation de liberté, autant physique qu’intellectuelle. Cette année, j’ai effectué ma rentrée dans un nouveau lycée. Étant loin de chez moi et sans ressources financières, je suis donc interne dans ce bunker (murs de 2,5 m, caméras de surveillances, gardiens, etc.)


Chaque matin, à 7h, la lumière criarde des néons suspendus au plafond de la chambre (16 m2 pour quatre personnes) me réveille. Je vais ensuite prendre ma douche (froide) dans une cabine de piscine puis prendre mon petit-déjeuner. Un petit pain, un morceau de beurre fade, un bol d’un café infect et un minuscule gobelet de jus de fruit. Voilà mon premier « repas » de la journée. La sonnerie, une sirène incendie, nous ordonne de rentrer en cours. Nous devons laisser à l’entrée de la classe nos pensées, nos discussions et notre dignité afin d’être totalement réceptifs pour assimiler les valeurs du travail intensif et de la concurrence entre nous. La carotte (les bonnes notes) et le bâton (les sanctions) sont appliqués avec volontarisme par des professeurs plus ou moins zélés. La journée s’écoule ainsi, sonnerie assourdissante puis cours lobotomisant, entrecoupés par le repas de midi, mélange de légumes en plastique et de viande en carton, le tout dans une odeur nauséabonde.


Le soir venu, nous avons la « liberté » d’aller acheter des sodas au hard-discount situé à proximité. La soirée à l’internat n’est qu’une interminable attente. Nous restons allongés, catatoniques, sur nos lits, fixant les lézardes du plafond en écoutant les dernières merdes musicales. Puis vient l’heure du diner, des restes de midi réchauffés. Suite à ce festin, quelques jeunes jouent au foot, pratique encouragée avec vigueur par l’administration scolaire. En effet, quand on est occupé par le sport, on risque moins de réfléchir à nos conditions d’existence… Pour les autres, l’attente continue, jusqu’à la fermeture automatique et centralisée des volets et de la lumière. Toute évasion, même par la pensée, nous est interdite. La nuit s’écoule, dans notre petit lits, jusqu’au lendemain, ou tout recommence.


Soumission, enfermement et déshumanisation sont les maîtres-mots de ce quotidien. Après tout, nous sommes à l’école afin de devenir de braves employés serviles et mal payés, pas pour vivre heureux.

Fabien, lycéen

* Catherine Baker, Insoumission à l’école obligatoire, éd. Bernard Barrault.
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9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 11:42
Article paru dans No Pasaran n°76



Depuis plusieurs années, des articles de No Pasaran parlent de la Russie, de son extrême droite virulente et de son mouvement antifasciste, en pleine construction. Aujourd’hui, les liens se resserrent et les échanges entre les antifas français et russes s’intensifient. En trois ans, on en est à la troisième tournée (politique et musicale) d’antifas russes en France, et quelque chose me dit que ça n’est pas fini ; les antifas français commencent à aller en Russie, pour rencontrer les militants làbas, et prendre la mesure de cette réalité si dure, qui nous redonne pourtant un véritable coup de fouet. En voyage à Moscou au mois d’août, nous avons eu la chance de rencontrer des militants anarchistes et antifascistes russes, ainsi que des acteurs de la scène punk rock (les uns étant souvent les autres). Au cours des nombreuses discussions et rencontres nous avons tenté de comprendre les enjeux des luttes qu’ils mènent et les (nombreux) problèmes qu’ils rencontrent. En voici un tableau incomplet.

Un des principaux problèmes (et problème est un mot bien faible) des militants et de la Russie en général, c’est la puissance de l’extrême droite. Elle a grandi sur les ruines de l’URSS, en exploitant le nationalisme hérité de l’époque soviétique, le racisme anti-immigré très présent et la remontée en puissance de l’Église orthodoxe, pour atteindre une puissance non égalée en Europe. Comme dans toute l’Europe en revanche, l’extrême droite est divisée en plusieurs courants.

Les orthodoxes traditionalistes Royalistes (ou plutôt tsaristes)

Ils ne sont pas les militants les plus nombreux et les plus actifs dans la rue. Par contre, comme ils ont de nombreux appuis dans l’Église orthodoxe qui, depuis la chute de l’URSS, a repris une puissance au point d’être un acteur incontournable de la vie politique russe, ils ont de nombreux contacts avec le pouvoir. De plus ils professent un nationalisme (« la grande Russie ») en partie repris par le pouvoir de Medvedev et de Poutine (leurs partis s’appellent Russie forte et Russie unie).


Les païens

 Il sont eux-mêmes divisés en plusieurs groupes. Les uns revendiquent d’être les descendants des Vikings et les autres d’être des Slaves purs ; ceux-là s’inspirent de rites druidiques (un des chefs fait même des interventions vêtu d’une toge couverte de runes avec des cornes de cerf sur la tête). Si leurs idées politiques ne sont pas très populaires ils bénéficient une vrai écoute par la scène musicale : il existe en effet plusieurs groupes de folk, dark folk, metal et dark metal, se revendiquant de ces idées, groupes dont l’aura dépasse largement le simple milieu d’extrême droite.


Les national-socialistes

Ils se revendiquent ouvertement de l’idéologie nazie. Ils constituent la famille d’extrême droite la plus importante et la plus ancienne (hormis les orthodoxes) en Russie aujourd’hui. Comptant plusieurs milliers de membres, ils revendiquent la plupart des attaques et des assassinats perpétrés contre les immigrés ou contre les militants antifascistes. Ils ont également plusieurs groupes de musique.


Les nazis autonomes

 Ils se sont eux-mêmes donné le nom d’autonomes nationalistes. C’est un nouveau groupe qui rassemble plus ou moins la jeune génération nazie en Russie. Singeant les looks et les pratiques de l’autonomie allemande (l’action de rue, le look « black block », pull à capuche, lunettes de soleil, musique punk- rock, straight age…) et son discours (anti- impérialiste, révolutionnaire…), ils sont beaucoup plus activistes que leurs aînés. Leur objectif est de dépasser les clivages de leur mouvement en « faisant la révolution d’abord ». En plus des activités traditionnelles de l’extrême droite, on note l’émergence de plusieurs groupes de musique appartenant à la scène d’extrême droite : il faut savoir qu’en Russie, la scène punk-rock, longtemps inexistante, est en pleine explosion. À côté de cela, l’extrême droite russe, toutes tendances confondues, a créé il y a deux ou trois ans un collectif contre « l’immigration illégale » : régurgitant de longues diatribes racistes, ce collectif est rapidement devenu très populaire dans une Russie où racisme et nationalisme sont habituels. Heureusement, l’extrême droite étant ce qu’elle est, certains groupe (notamment les national-socialistes) prirent ombrage de ce collectif devenu trop puissant à leur goût et le firent exploser en répandant des rumeurs sur leur chef (qu’il était juif, homosexuel…). D’où la tentative des nazis autonomes de dépasser ces clivages. Une des activités majeures de l’extrême droite russe, ce sont les attaques qui prennent pour cibles des antifascistes, des démocrates et surtout beaucoup plus fréquemment de simples immigrés, attaques souvent mortelles. Dernièrement, l’avocat des antifascistes à Moscou a été assassiné, un camarade antifa de Moscou a reçu plusieurs coups de couteaux. Il existe d’ailleurs une liste existe de personnes à tuer selon les critères des nazis. Ces attaques ne sont que très peu réprimées par un pouvoir très complaisant à l’égard de l’extrême droite : quand les fafs sont les agresseurs, ils sont accusés de hooliganisme (bagarres de rue ou de bar), mais quand les antifas se font arrêter, ou simplement surveiller par la police ou le FSB (successeur du KGB), ils sont déclarés « extrémistes », selon la dernière loi sécuritaire en vigueur en Russie.


La riposte antifasciste

La scène antifasciste russe place ses activités à la fois sur le plan politique (actions de rue) et à la fois sur le plan musical (réussir à construire une scène punk rock autonome, en pleine expansion en Russie). Il faut savoir qu’il n’existe pas d’organisation spécifiquement antifasciste en Russie : il n’y a qu’une seule organisation anarchiste de rue, Avtonom, communiste libertaire. Les anarchistes et les antifascistes sont très jeunes pour la plupart et l’antifa s’apparente plus à une mouvance, en construction. Par ailleurs, ils n’ont pas de lieux où se retrouver : il y a eu quelques squats à Saint-Pétersbourg mais ils ont été aujourd’hui fermés.

les anarchistes russe organisent plusieurs manifestations : le 1er mai (ils sont passés de quinze il y a cinq ans à 300 l’année dernière à Moscou), des manifestations contre la répression (dont une manif action de soutien à Tarnac en décembre dernier), des manifs contre les attaques nazies… Ils organisent également des actions plus spécifiques, contre certains groupes ou initiatives fafs. Néanmoins la violence de l’extrême droite (plusieurs assassinats par an, des attaques incessantes contre les initiatives antifas) et la violence de la répression (dispersion extrêmement brutale de toutes les manifestations, même autorisées, emprisonnement arbitraire, refus de reconnaître et de poursuivre les attaques perpétrées contre les antifascistes, impossibilité de critiquer ouvertement le pouvoir…) rendent très difficile l’activité des anarchistes et des antifascistes russes et encore davantage la construction d’un mouvement durable. Ainsi, l’ouverture d’une librairie à Moscou a avorté car le local a été incendié trois fois.

Sur le plan musical, les antifascistes essaient de créer une scène punk-rock-oï claire. Pour cela, plusieurs groupes se sont ouvertement réclamés de l’antifascisme et de l’antiracisme. Au début, les concerts n’attiraient que peu de monde, mais aujourd’hui, une scène musicale antifa existe, même si elle reste minoritaire. Mais même organiser un concert reste difficile, car outre les fréquentes interdictions, les attaques de l’extrême droite sont quasi systématiques et rendent difficile l’organisation de concerts. Depuis que la scène contre culturelle antifa radicale s’est étoffée, elle doit compter plus souvent avec la répression du pouvoir : ainsi le 4 septembre dernier à Saint-Pétersbourg, un concert de hardcore a été interdit par la police, dont les forces en surnombre s’étaient massées devant la salle, car, selon les gradés interrogés, des groupes extrémistes avaient été programmés, entendez antifascistes. Alors que, les années précédentes, les groupes de musique fafs les plus virulents et les plus brutaux jouaient sans problèmes, faisant répéter à leur public les paroles les plus racistes qu’on puisse imaginer, ponctuées d’appels au meurtre, dès qu’un groupe de musique antifa est programmé, et que le concert bénéficie d’une promotion tout à fait habituelle pour nous autres, Occidentaux, il est annulé par les flics. Il ne reste plus aux antifas qu’à organiser des concerts clandestins.

Le pouvoir

La situation économique russe n’a pas été épargnée par la crise : les usines ferment, le chômage et la pauvreté augmentent. Il faut ajouter à cela la propagande gouvernementale : « Cette crise n’est pas la nôtre, c’est celle des Américains ») qui fait le jeu du populisme et du nationalisme. De plus, les Russes, en particulier dans les campagnes, ont la nostalgie de l’époque soviétique et de la Grande Russie. Le pouvoir exalte dans sa propagande ce nationalisme et ce populisme… et fait taire ses opposants en se servant de la loi contre l’extrémisme pour réprimer toutes les forces s’opposant à lui : l’opposition démocratique, les antifascistes et même parfois l’extrême droite quand il n’arrive pas à l’instrumentaliser (voir les nationaux-bolchéviques). Il faut dire qu’est considérée comme extrémiste « toute personne qui attaque un groupe social constitué » par exemple la police, le gouvernement… Le pouvoir réprime aussi systématiquement toute manifestation qui le critique, soit directement avec sa police anti-émeute (les OMON tristement célèbres pour leur brutalité), soit en protégeant les néonazis qui voudraient s’en charger. Il emprisonne également ses principaux opposants ou les fait disparaître quand ils sont trop gênants (comme ce fut le cas pour deux défenseurs des droits de l’homme de Memorial qui avaient enquêté sur la Tchétchénie)

Les antifascistes et les anarchistes russes ont la vie dure. Répression incessante, attaque de néonazis, assassinats… il s’agit d’un pays extrêmement violent. Néanmoins les antifascistes et les anarchistes russes gardent espoir, leur mouvement est en pleine expansion : il y a cinq ans, il n’existait pas de mouvement antifasciste en Russie, pas plus que de mouvement anarchiste. Les rares antifas avaient du mal à mobiliser la jeunesse. Aujourd’hui les manifestations peuvent rassembler jusqu’à 300 personnes. Lors des premiers concerts clairement antifas, il n’y avait pas plus de 50 personnes dans le public, alors qu’aujourd’hui, il peut y avoir jusqu’à 300 ou 400 personnes, à tel point que les concerts sont de plus en plus sûrs. Un festival anarcho-punk a même été organisé l’année dernière. L’enjeu pour les antifascistes est maintenant de pouvoir créer une véritable organisation politique durable pour pouvoir un jour peut être, inverser le rapport de force.

 Pierre de la (ANTI)FA
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