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15 mars 2009 7 15 /03 /mars /2009 11:16
HADOPI - Le Net en France : black-out
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13 mars 2009 5 13 /03 /mars /2009 22:56

Pour lancer cette campagne en France, nous souhaitons organiser une réunion publique le 18 mars à 19 heures au CICP (21 ter, rue Voltaire, 75011 Paris, métro Rue-des-Boulets et Nation). Le choix de la date coïncide avec la clôture du Salon du livre, où le Mexique sera cette année à l’honneur. C’est là une occasion d’interpeller l’opinion sur la situation d’impunité qui prévaut au Mexique, de dénoncer la criminalisation des mouvements sociaux et d’exiger la liberté pour tous les prisonniers politiques au Mexique et pour ceux d’Atenco en particulier.




Nous, personnes et organisations, presque trois ans après les terribles événements répressifs de San Salvador Atenco, voulons exprimer ce qui suit.

1. Le mouvement pour la défense de la terre qui a surgi en 2001, face à l’initiative gouvernementale d’exproprier la terre afin de construire un nouvel aéroport pour la ville de Mexico, est un mouvement social dont les causes et les revendications sont justes, légitimes, et possibles à satisfaire. La violence n’aurait jamais dû être la réponse de l’État face à ce mouvement de paysans et d’habitants. Le Front communal pour la défense de la terre (FPDT) représente ce mouvement. L’État a commis une erreur en polarisant le conflit à l’époque, et en optant pour une issue autoritaire face à ce problème social.
2. Les innombrables violations des droits humains lors de l’opération lancée par les gouvernements fédéral, de l’État et municipal en mai 2006 sont un fait déplorable qui a été démontré sur le plan national et international par des organismes reconnus de défense des droits humains. Diverses instances de l’État et même des fonctionnaires fédéraux ont reconnu la gravité des violations et des exactions commises à San Salvador Atenco. Il n’existe aucun doute sur le fait que ces violations ont été commises. Hélas, dans sa délibération de la semaine dernière, la Cour suprême de justice a évité de se prononcer sur les responsabilités des dirigeants policiers et politiques qui ont participé à ces faits.

Par la manière, la répétition et le modèle des arrestations, de la brutalité policière, des abus sexuels contre les femmes arrêtées, la torture et les irrégularités de procédure, nous considérons qu’il y a indubitablement des responsables politiques clairement identifiables, soit par leurs actions, soit par leurs omissions, soit par leur place dans la chaîne de commandement. C’est l’État mexicain et les hauts fonctionnaires qui ont eu la charge des opérations qui sont responsables des violations des droits humains commises à San Salvador Atenco. Ces opérations ont eu deux buts politiques : traiter comme des criminels celles et ceux qui constituent un mouvement social légitime, et essayer de désarticuler et décapiter la structure organisationnelle de ce mouvement. L’État a commis une erreur en ne parvenant pas à régler un petit conflit ne concernant que huit vendeurs de fleurs et en polarisant ce conflit. Les 3 et 4 mai 2006, l’État a lancé une opération planifiée, délibérée et calculée pour instaurer la peur et infliger un châtiment exemplaire, à travers la violence autoritaire, au mouvement social du Front communal pour la défense de la terre et aux organisations solidaires qui l’accompagnaient. Le chapitre de l’obtention de la justice par les victimes est incomplet. Pour l’instant, la justice est en suspens.

3. À cause de ces déplorables événements, treize personnes sont toujours en prison, avec des peines allant de 31 ans à 67 ans et même 112 ans, dans un pénitencier de haute sécurité. Tous ont été condamnés à de terribles et injustes sentences pour des délits qu’ils n’ont pas commis. Le système de justice a été employé contre eux de manière factieuse. Ils ne sont pas des délinquants, certains sont les dirigeants les plus visibles du mouvement pour la défense de la terre et d’autres de simples et humbles habitants, quelques-uns même n’avaient jamais participé à aucun mouvement social. La façon dont ils ont été arrêtés, les abus et les violations des droits humains auxquels ils ont été soumis, les irrégularités dans leurs procès et leurs condamnations montrent encore une fois qu’ils sont prisonniers sans véritable fondement juridique et légal.

Ces treize personnes sont des prisonniers politiques. Et la justice ne peut suivre son chemin tant que les violations aux droits humains continuent. Ces violations continuent tant qu’ils restent emprisonnés. Il devient urgent sur les plans national et international d’exiger la LIBERTÉ des treize prisonniers, et c’est pour cela que nous nous sommes réunis nombreux, acteurs et actrices, musiciens, journalistes, écrivains, peintres, académiciens, religieux, défenseurs des droits humains, organismes civils, solidaires, familles des prisonniers, avocats de la défense et le Front communal pour la défense de la terre lui-même, pour réaliser ce qui suit.



APPEL À LA SOCIÉTÉ CIVILE NATIONALE ET INTERNATIONALE

Nous appelons la société civile nationale et internationale, les femmes et les hommes, de tous les âges, de toutes les entités du pays, de tous les continents du monde, de la ville ou de la campagne, de toutes les professions, arts et métiers, de toutes les orientations et préférences sexuelles, toutes les personnes, familles, collectifs, organisations, réseaux et mouvements indigènes, syndicaux, paysans, urbains populaires, de femmes, écologistes, des droits humains, étudiants et religieux qui luttent pour la liberté et la justice à participer à la campagne nationale et internationale LIBERTÉ ET JUSTICE POUR ATENCO. Celle-ci commence ce 17 février et sa première phase se terminera les 3, 4, et 5 mai de cette année, avec l’intention de rassembler les voix qui demandent :

- La LIBERTÉ des treize prisonniers politiques.
- L’annulation des sentences de condamnation.
- L’annulation des mandats d’arrêt contre les gens poursuivis.
- Le respect absolu des droits humains des gens arrêtés et poursuivis.
- La condamnation et l’arrêt de la criminalisation des mouvements sociaux au Mexique.

Cette campagne est une initiative civile et pacifique qui cherche à promouvoir la participation nationale et internationale de personnes, de familles, de groupes, de collectifs, d’organisations, de réseaux et de mouvements autour de la demande de liberté pour les treize prisonniers politiques d’Atenco. C’est une initiative de la société civile mexicaine, lancée par une dizaine d’organismes de défense des droits humains, civils, solidaires, d’avocats de la défense, de familles des treize prisonniers et poursuivis politiques, tous convoqués par le Front communal pour la défense de la terre.

La campagne intégrera diverses actions au niveau national et international :

- Une campagne de messages aux treize prisonniers politiques d’Atenco en provenance de tout le pays et du monde entier pour que les citoyens et citoyennes puissent exprimer par écrit leur soutien à chacun des prisonniers.

- Une campagne nationale d’information où nous distribuerons des milliers de tracts et d’affiches informant la population sur la situation des treize prisonniers. La campagne nationale comprendra des productions radiophoniques et vidéo pour distribuer du matériel par divers médias.

- Une campagne d’information dans les médias commerciaux et alternatifs, où quelques-unes des personnalités qui ont rejoint la campagne ainsi que les organisations qui y participent demanderont des espaces aux médias de masse pour expliquer la situation des treize prisonniers politiques et inviter les citoyens à participer à cette campagne.

- Toutes les organisations, réseaux, collectifs, familles et personnes pourront prendre l’initiative d’actions civiles et pacifiques de diffusion et de protestation exigeant la LIBERTÉ pour les treize prisonniers politiques d’Atenco. Un exemple : les étudiants et professeurs d’université ont déjà organisé ce mercredi 18 à 13 heures à la faculté de droit de l’Université nationale autonome du Mexique un forum juridique qui analysera l’affaire d’Atenco ; le jeudi 19 également à l’UNAM aura lieu un forum d’analyse sur le mouvement social représenté dans le Front communal pour la défense de la terre. C’est pourquoi, dans cette campagne, il y aura de multiples forums, actions culturelles, prières, collectes et réunions d’information, des lettres, des argumentaires et des manifestes.

- Nous ouvrirons des centres de collecte de matériel pour soutenir le plantón (campement) que maintiennent depuis bientôt trois ans diverses organisations devant le pénitencier de Molino de Flores. Les gens pourront donner des vivres et autre matériel pour soutenir cette initiative.

- Plusieurs des personnalités membres de cette campagne réaliseront personnellement des visites aux pénitenciers de l’Altiplano et de Molino de Flores, pour rencontrer directement les prisonniers politiques.

- Nous irons trouver diverses instances, en particulier celles qui défendent les droits humains, pour leur exposer notre opinion sur la libération des prisonniers.

- Nous suivrons et soutiendrons la défense légale des treize prisonniers.

- Nous renforcerons le processus d’investigation des violations des droits humains. En son temps, nous évaluerons la pertinence de s’adresser à des instances internationales.

- Nous appelons la société civile nationale et internationale à participer aux journées du troisième anniversaire des événements d’Atenco. Nous les invitons à réaliser des actions de protestation civile et pacifique dans leurs localités, leurs quartiers et leurs communautés, dans leurs écoles et lieux de travail, et les 3, 4 et 5 mai à réaliser des mobilisations pour la liberté des treize prisonniers politiques d’Atenco.

Il y aura information publique sur la forme et les dates de toutes ces activités.

Notre page web atencolibertadyjusticia.com recevra les inscriptions de toutes celles et tous ceux qui désirent réaliser une action pour la liberté et la justice. À travers elle, on pourra envoyer à chaque prisonnier un message par écrit. On pourra également y inscrire les actions que, dans tout le pays et dans d’autres nations, la société civile décidera de mener.


Enfin, cette initiative ne dispose d’aucune ressource ni financement. Les activités se dérouleront avec les ressources que toutes et tous nous donnerons pour les frais qu’impliquent plusieurs de ces activités. Nous avons ouvert un numéro de compte qui recevra des dons uniquement et exclusivement pour ces activités. Il ne faut pas confondre ce compte avec aucun autre type de soutien, il ne sert qu’à réaliser les activités qui font partie de la campagne. On pourra donner 50 pesos dans n’importe quelle succursale de BANORTE sur le compte 0608878038 au nom de María Antonia Trinidad Ramírez Velázquez pour soutenir - exclusivement - les frais de la campagne nationale et internationale LIBERTÉ ET JUSTICE POUR ATENCO.

Bien à vous.


Comité liberté et justice pour Atenco.


Envoyez vos signatures à justicepouratenco@gmail.com

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13 mars 2009 5 13 /03 /mars /2009 19:23

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12 mars 2009 4 12 /03 /mars /2009 10:17


Recto du tract "Nous n'aurons que ce que nous saurons prendre"

Et pour approfondir, un texte proposé par des étudiant-e-s de l'Université Paris 8
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4 mars 2009 3 04 /03 /mars /2009 14:45


Certes, le mouvement des enseignant-e-s/chercheur-e-s titulaires est légitime. Le décret imposé par Sarko/Pécresse aggrave encore les défauts de l'Université: autoritarisme, compétition généralisée, soumission aux pouvoirs etc. Mais la solidarité des enseignant-e-s/chercheur-e-s précaires, des étudiant-e-s, des BIATOSS, ne saurait être considérée comme acquise. Ce n'est pas l'ajout de quelques revendications qui changera quelque chose, car personne n'est dupe : l'immense majorité des enseignant-e-s/chercheur-e-s titulaires abandonnera la lutte dès que leur statut sera (provisoirement) sauvé.



Pour transformer ce mouvement défensif d'une partie des usager-e-s de l'université en une offensive large et efficace, il est nécessaire de remettre en question l'ensemble des rapports de pouvoir qui existent actuellement dans le système d'enseignement et de recherche. Dans ces rapports de pouvoir, les enseignant-e-s/chercheur-e-s titulaires sont clairement dominant-e-s. Les raisons pour lesquelles illes refusent aujourd'hui à juste titre le décret de Sarko/Pécresse peuvent et doivent faire l'objet d'une réappropriation collective, et leur revendications doivent être opposées à leurs pratiques actuelles : exploitation des précaires et des BIATOSS, évaluation et sélection autoritaires des étudiant-e-s, dépolitisation des savoirs etc.


Aujourd'hui, l'université n'est pas qu'un lieu d'enseignement et de recherche. C'est aussi un lieu de sélection et de reproduction sociale. Un lieu d'apprentissage de la division du travail et d'inculcation d'habitudes autoritaires. Autant de processus dans lesquels les profs jouent un rôle de premier plan. Ce n'est que par la lutte qu'on pourra collectivement faire de l'université un outil de transformation sociale, où se développeraient librement des pratiques et des idées anti-autoritaires et anti-productivistes, pour se disséminer ensuite dans l'ensemble de la société.


Un ensemble de réalisations concrètes pourraient permettre de commencer à changer les rapports de pouvoir dans l'université :


- Ouvrir les locaux et les cours à l'ensemble des personnes qui le désirent, notamment les non-bachelier-e-s et les sans-papier-e-s.

- Associer tou-te-s les usager-e-s de l'université à la construction du contenu des enseignements.

- Abolir tous les modes autoritaires d'évaluation, au profit de pratiques d'auto-évaluation et d'évaluation collective.

- Ni concours, ni droit d'entrée, refusons toute sélection à l'université.



C'est ici et maintenant, au niveau de chaque cours, de chaque UFR, de chaque fac, qu'il faut essayer de transformer l'université. Sans ça, le mouvement actuel, victorieux ou non, ne sera qu'une étape supplémentaire dans le processus actuel d'abdication de notre autonomie collective au profit des logiques autoritaires, individualistes et productivistes.




Section de Critique Autonome de la Lutte des Profs



04/03/09

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1 mars 2009 7 01 /03 /mars /2009 10:23

Le lundi 16 mars à 19h au CICP, 21 ter rue Voltaire



Les 3 et 4 avril 2009, les membres de l’OTAN se réuniront à Strasbourg, Khel et Baden-Baden. Lors de ce 60ème sommet, ils mettront au point leur nouvelle stratégie pour les années à venir.



Du 1er au 5 avril 2009, un contre-sommet se prépare (actions directes, blocages, désobéissances civiles, manifestations, rencontres, débats, village autogéré, centres de convergence, arts autonomes, concerts,...).

 

Nous vous invitons à venir assister à une projection de présentation des différentes problématiques liées à l'OTAN (Défense, Sécurité Intérieure, Contrôle supra-étatique...) et à discuter entre nous des actions à mener au contre-sommet de Strasbourg.



Organisé par le SCALP-REFLEX et DISSENT (Réseau de Résistances)

 

Photo: Vertigogen, sous licence Creative Commons


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27 février 2009 5 27 /02 /février /2009 16:12


En vente sur toutes les bonnes tables de presse, dans les librairies militantes et par correspondance

Au sommaire

Dossier : l’État sécuritaire déraille - Madj se raconte -Les nouveaux antisémites - Du rififi dans la gauche allemande - Jeune Seigneur - Billy Bragg - Révoltes en Grèce - Un dentiste chez les zapatistes - Henry Rollins - Chéri-Bibi se déshabille - Patrick Pécherot, un écrivain populaire - What We Feel - Dossier : Israël à contre-chœur - Nouvelles d’ici et d’ailleurs - Youngang vs S-Contro - Chroniques de livres - Chroniques de revues et fanzines - Chroniques de disques

Et tant que vous y êtes, vous pouvez aussi consulter le site de Barricata. Il contient moult articles et moult couleurs.

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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 17:34

CONCERT ENGAGE : PIZKO MC (rap), SCRED CONNEXION (rap), Ministère des Affaires Populaires (à confirmer), DJ’s


ENTREE A PRIX LIBRE



Le samedi 28 février à 19h à la CIP (coordination des intermittents et précaires). 14 Quai de Charente, Métro Corentin Cariou ou Porte de la Villette, Paris19ème. site internet : http://www.cip-idf.org/


Voici l'appel du Mouvement des Quartiers pour la Justice Sociale

"En 30 ans, de Malik Oussekine aux récentes affaires évoquées, on dénombre plus de 300 jeunes issus de l’immigration décédés suite à une arrestation policière brutale et souvent arbitraire ! Arbitraire à l’image de celle d’Abdoulaye Fofana de Montfermeil, arrêté à son domicile pour un prétendu jet de pierres sur un véhicule de police, et passé à tabac. Un dérapage policier, qui pour nous est symptomatique des méthodes policières discriminatoires (contrôle au faciès), humiliantes, brutales (GAV mal passées, coups et blessures) et arbitraires (usage abusif des outrages, des arrestations au faciès…), qui le plus souvent occasionnent des blessures, pouvant entraîner la mort des fois.



Les bavures policières sont ainsi pour nous que la partie la plus visible des agissements de cet Etat policier et répressif vis-à-vis des jeunes issus de l’immigration, mais tous ceux et celles qui osent résister au pouvoir en place (syndicalistes, soutiens aux sans papiers, sans logis, militants anticapitalistes, anticolonialistes…). A travers l’intervention d’associations et de membres de comité, nous reviendrons sur quelques affaires actuelles de violences (Abdoulaye Fofana) et de bavures policières (Lamine Dieng), pour revenir sur tout le travail important de mobilisation des habitants, militants de ces quartiers pour ne pas laisser sous silence ces crimes, rétablir la Vérité sur les faits face aux mensonges médiatiques et judiciaires, mais aussi et surtout d’obtenir la JUSTICE POUR NOS FRERES ET SŒURS DECEDES ENTRE LES MAINS DE LA POLICE !"

 

SOYONS NOMBREUX-EUSES!

 

A consulter également: Rap Conscient

et le site de la CIP-IDF

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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 16:56
Voici une analyse suivie d'un appel qui nous ont été transmis et qui nous semble très pertinent dans le cadre actuel de mobilisation.



Extrait:
"Le politique, ce n'est pas ce qui oppose une université (supposée unie) au grand méchant Etat. C'est au contraire ce qui oppose étudiants et professeurs, étudiants entre eux, professeurs entre eux. Ce qui donne matière à débat, et qu'on ne peut pas accepter avec un consensus mou, comme c'est la norme du moment."


Nous vous invitons à télécharger le PDF (et par conséquent, à le lire et à le diffuser autour de vous)
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26 février 2009 4 26 /02 /février /2009 15:15

Depuis plusieurs mois nous assistons à une violente offensive étatique contre les militantEs radicaux. Les arrestations spectaculairement médiatiques du groupe de Tarnac a permis un début de polémique quant aux méthodes utilisées pour écraser toute résistance politique. La manipulation de l’opinion publique au travers d’attentats terroristes est un risque majeur. Le terrorisme est un outil de manipulation dont peut se saisir un gouvernement afin de créer un sentiment d’insécurité qui justifierait ensuite des mesures de restrictions des libertés individuelles et collectives.


(Article paru dans No Pasaran #72 Janvier-Février 2009)




Dans son introduction, la brochure Mauvaises intentions, l’outil « antiterroriste » et la « mouvance anarcho-autonome » daté de mai 2008 explique : « Depuis quelques années, la figure du terroriste reprend du poil de la bête et, mondialement, cela fonctionne à merveille.(...) L’irrationnel prend alors, dans l’imaginaire collectif, le dessus sur toute analyse politique. Un vieil épouvantail est agité depuis les élec - tions présidentielles de 2007 : les “autonomes”. Police et médias accolent l’étiquette “mouvance anarcho-autonome”, réduisant ainsi à un réseau organisé, tout un ensemble diffus d’idées et de pratiques libératrices... ». Cette campagne de répression des opposants et de manipulation de l’opinion publique, menée par l’État avec, à sa tête, Alliot-Marie et sa police, dispose d’un relais considérable grâce à la presse bourgeoise, qui s’alarment d’une « résurgence » du « terrorisme » de l’« ultra-gauche » et reprend allègrement le discours policier faisant des liens entre le groupe « terroriste » Action Directe et les activistes d’aujourd’hui. Le très pénible Christophe Bourseiller peut ainsi reprendre du service et sauter d’un plateau télévisé à l’autre pour effrayer le quidam.


L’idée, bien entendu, est de pouvoir réprimer de manière plus systématique, plus durement, ceux et celles qui entreprennent de lutter contre l’État, ses représentants et le système économique qu’il défend. Il en est ainsi des opposants aux politiques sur l’immigration et aux centres de rétentions. L’affaire de Fontenaysous- Bois où, le 19 janvier 2008, deux militants sont incarcérés pour « association de malfaiteurs » « détention et transport de produits incendiaires ou explosifs en vue de commettre des des - tructions ou des atteintes à la personne » et refus de se soumettre aux empreintes digitales, ADN et aux photos, en est un exemple. Connus des ex-Renseignements généraux, ils paient pour leurs activités militantes. Ils avaient fabriqué des fumigènes et transportaient des clous tordus, certainement pour crever des pneus. La presse, fidèle écho des versions policières, titre « les anarchistes transportaient une bombe en kit. »


Moins médiatique, les antifascistes radicaux sont aujourd’hui dans la ligne de mire de la police : en deux jours, à Paris et en banlieue parisienne, on compte trois cas de mise en garde à vue pour des durées allant de 24 à 36 heures, et deux perquisitions de domiciles avec de forts déploiements policiers. Le prétexte de cette vague de répression est déjà ancien : ces trois personnes sont soupçonnées d’avoir participé à des actions antifascistes au cours du mois de mai dernier, ayant permis d’empêcher coup sur coup une manifestation où se retrouve la fine fleur des fascistes français et un meeting du groupuscule néofasciste des Identitaires.



LE TERRORISME D’ÉTAT, UN PRIVILÈGE ?



La France et son gouvernement ont, par le passé, expérimenté le terrorisme d’État. On se souvient de l’affaire du Rainbow Warrior, bateau de Greenpeace dénonçant les essais nucléaires et dynamité par les faux époux Turange, membres des services secrets français. L’attentat terroriste coûta la vie à un passager. Selon le juge Gilbert Thiel, « en droit français, on définit le terrorisme par le mobile. Il peut s’agir de dégradations par explosif, d’homicides, d’extorsions de fonds ou même de vols s’ils sont « intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ». C’est-à-dire si ces crimes ou délits ont été commis en connaissance de cause au nom ou pour le compte d’une organisation terroriste. » L’État français est-il un État terroriste ?


Le gouvernement socialiste espagnol de Felipe Gonzalez, a également été impliqué, via le Groupe antiterroriste de libération (GAL) dans l’élimination physique de 37 personnes soutenant ou appartenant au mouvement nationaliste basque ETA. Dans les deux cas, notons une relative clémence de l’appareil judiciaire. Au même titre que les États pratiquent sans grands risques le terrorisme le plus violent, les politiciens décident de qui est « bon terroriste » et qui ne l’est pas.



ARNAQUE À TARNAC



Mercredi 12 novembre, Libération titre : Sabotage du réseau TGV, l’ultragauche déraille. Après quelques temps d’accalmie, l’offensive reprend. « L’opération de ce jour a été rendue possible par le travail de renseignement effectué à ma demande depuis plusieurs mois par la Direction centrale du renseignement inté - rieur » annonce Alliot-Marie. Une vingtaine d’arrestations, dix gardes à vue et l’annonce du démantèlement d’un groupuscule « d’ultra-gauche mouvance anarcho- autonome ». Le sabotage de caténaires de la SNCF ne pouvait pas entraîner de déraillement de train, juste provoquer des dégâts importants selon un expert cité dans ce même journal. Cela suffit pourtant à agiter un spectre de menace, à attiser la paranoïa et à instrumentaliser l’événement. La conférence de presse du procureur de la république de Paris, Jean-Claude Marin,est particulièrement éloquente. Voici quelques extraits commentés : « Il y a une sorte de noyau dur, composé de cinq personnes, qui va se voir demain reprocher par le parquet, pour l’un d’entre eux, le fait d’être le dirigeant d’une structure à vocation terroriste. Je vous rappelle que ce crime est puni de vingt ans de réclusion criminelle. »


Dans une interview recueillie par Patricia Tourancheau, le juge d’instruction antiterroriste parisien Gilbert Thiel revient sur le fond et la forme : « Le mode opératoire comme l’utilisation d’ex - plosifs ne suffit pas à incriminer en terrorisme, pas plus que le simple fait de poser une bombe. Sur la SNCF, je ne peux répondre, s’agissant d’une affaire en cours. Mais je rappelle que le procureur, aussi magistrat soit-il, n’est pas un juge. Et qu’il appartient au juge d’instruction seul d’examiner les charges et de dire si oui ou non des actes de sabotage s’inscri - vent ou non de façon globale dans des visées à caractère terroriste. Le fait d’emmerder le monde et d’occasionner un pré - judice financier n’est pas suffisant pour caractériser une démarche terroriste. Dans tous les cas, il revient au juge et à lui seul de déterminer, à travers les écrits retrouvés en possession des mis en examen, si tel ou tel groupe entend déstabili - ser l’État, c’est-à-dire imposer ses vues par la violence. Sinon, le juge antiterroriste peut changer son fusil d’épaule, se décla - rer incompétent, au profit d’un juge de droit commun. » Dès lors, il devient évident que le magistrat, profitant de la soumission des médias, a outrepassé son rôle, désignant par avance les suspects comme des « terroristes ».



« Vous savez que les perquisitions ont amené la découverte d’un certain nombre d’éléments comme des pinces coupe boulons, comme des manuels relatifs à l’action violente, comme des guides sur le réseau. » Tremblez militantEs ! Évitez les lectures séditieuses. Fini Blanqui ou Mesrine, même en édition originale. Jetez vos brochures, brûlez vos bibliothèques, l’État contrôle vos lectures. Tremblez, ouvriers et paysans ! Vivre sur le plateau des Millevaches et posséder un coupe boulon vous désigne de fait comme appartenant à une « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Tremblez voyageurs et voyageuses ! Posséder des guides sur le réseau (terroriste ?) fait de vous des suspectEs potentiels. Mieux vaut arriver en retard !


« Enfin, ce n’est pas une preuve mais un élément de contexte supplémentaire, le comportement en garde a vue de ces cinq personnes, notamment refusant de répondre à toutes les ques - tions y compris et pratiquement sur leur identité, sur le cursus, sur leur implication bien entendu. Leur refus de se prêter à toute recherche de police technique et scientifique montre des gens déjà ancrés dans un parcours de marginalisation et d’opposition. » Ce n’est pas une preuve...mais pardon, il semble que la conférence de presse ne mentionne aucune preuve. Un faisceau d’éléments tout au plus et encore, y adjoindre un comportement de « marginalisation et d’opposition » pour refus de collaborer avec la police après une arrestation pourrait faire sourire les militantEs si les accusations n’étaient pas aussi graves, le sort des inculpéEs si préoccupant, la manipulation politico-médiatique si inquiétante et les pratiques policières si brutales... « Euh, il n’est pas exclu que se groupe ai envisagé des actions plus violentes et notamment contre des per sonnes. »


Photo de la banderole unitaire SCALP-FA-AL lors de la manifestation de soutien aux inculpés de Tarnac et contre la terreur d'Etat du 31 janvier 2009


 (...) Solidarité avec les militantEs inculpéEs !





Tricotin

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